Imaginez un député, brillement élu depuis 1986 sur sa circonscription, à la tête de sa commune depuis mars 1995 puis battu aux municipales 13 ans plus tard. Imaginez ce même député à la vie privée chaotique, entretenir une liaison avec un femme, maman de deux enfants, sur le point de quitter son amant. Arriveriez-vous à comprendre que l’homme politique abatte sa maîtresse à l’aide d’un pistolet automatique avant de se donner la mort ? Moi, non. Je n’arrive pas à admettre le geste de Jean Marie Demange, ancien maire de Thionville.
Ce lundi matin, vers 11h30, le député de la 9e circonscription de Moselle a « commis » l’irréparable avant de se suicider. La scène s’est déroulée sur le balcon de la maison de sa présumée maîtresse, devant quelques témoins ahuris. Comment peut-on en arriver-là ? Certes, je savais la détresse de l’ancien maire face à sa défaite inattendue de mars dernier. Son absence de la vie locale avait fait courir le bruit d’un internement en hôpital psychiatrique. Information démentie. Il y a un peu plus d’un mois, il avait expliqué courageusement l’endettement de Thionville lors du dernier conseil municipal, avant de démissionner. Si son suicide résulte d’un choix regrettable, rien ne pardonne son meurtre. En dépit, JMD restera un grand Maire. Thionville lui doit sa splendeur.